Violences à l'hôpital : le personnel en première ligne

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Le personnel est le premier touché par les violences à l’hôpital, d’après l’Observatoire national des violences en santé (Onvs). Les services de psychiatrie et les urgences représentent la majorité des plaintes.

A l’hôpital, c’est surtout le personnel qui est touché par les violences, d’après l’enquête effectuée en 2014 par l’Observatoire national des violences en santé (Onvs). Il représente 85 % des déclarations, parmi lesquelles 46 % d’infirmières et 9 % de médecins. Les patients viennent ensuite, puis le personnel de sécurité et administratif.

La psychiatrie affiche 21% des plaintes, les urgences 15 %, la médecine 9 % et la gériatrie 9 %. Les patients, visiteurs et/ou accompagnants, sont auteurs des violences dans 9 cas sur 10.

Pourquoi ces violences ?

La cause des agressions concerne d’abord la prise en charge dans 59 % des cas. L’alcoolisation (12 %), les règlements de compte (7 %) et les refus de prescription (6 %) sont également en cause.

D’après le rapport : « Certains services sont le lieu d’expression principal des violences verbales avec une escalade pouvant déboucher sur des coups. Ces situations se retrouvent notamment dans les services où l’attente du patient est forte, chargée en émotion et en angoisse (pédiatrie, urgences) ou lorsque le patient estime que la prise en charge ne correspond pas à ses besoins. Les conditions d’accueil (services ponctuellement surchargés, longueur de l’attente, manque de personnel, communication insuffisante) peuvent constituer des facteurs de tensions supplémentaires. Dans certains cas, on constate que l’agressivité et la violence sont les seuls modes d’expression connus par les protagonistes. La consommation d’alcool et de produits stupéfiants facilite le passage à l’acte. »

Les violences physiques sont les plus fréquentes et elles sont à la hausse : elles représentent 48 % de l’ensemble des agressions, soit 5 119 signalements (+3 % par rapport à 2013). Viennent ensuite les injures et insultes (32 % soit 3452 signalements) puis les menaces d’atteinte à l’intégrité physique (18 % soit 1 888 signalements).

Toutes victimes confondues, les atteintes aux personnes ont engendré 3 465 jours d’arrêt de travail et 745 jours d’incapacité totale de travail. Dans 60 % des cas, les actes de violence sont sans suite. Une plainte est déposée dans 37 % des cas, mais très peu d’informations sont connues concernant les suites de ces plaintes, d’après l’Observatoire.